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Pourquoi je ne fais pas de la cosmétique mon métier?

9 Commentaires

Certains d’entre vous me l’ont demandé en lisant cet article

C’est vrai qu’il y a tellement de cosmétique sur DPC, et c’est une passion qui m’anime depuis si longtemps, que la question qui revient le plus souvent c’est « pourquoi tu n’en fais pas une activité, même partielle? »

D’abord, soyons clairs, pour moi, ce n’est ni parce qu’on adore faire quelque chose, ni parce qu’on le fait bien, qu’il est « logique » d’en faire une activité rémunérée! Ni parce qu’on adore quelque chose qu’il faut le faire à fond.

La cosmétique, seconde dans mon coeur

Le fait est que j’ai déjà une passion, bien plus ancienne et chère à mon coeur que la cosmétique : j’en ai déjà parlé ici et là, la cosmétique est une maîtresse sympa, mais c’est à la psychologie que je suis mariée. Et cette passion-là, pour le coup, je l’exerce et y suis pleinement engagée. Alors je ne sais plus qui a dit « faîtes ce que vous aimez et vous ne travaillerez plus un jour dans votre vie », mais il a sacrément exagéré le concept. Attention, ne me faîtes pas dire ce que je n’ai pas dit : j’ADORE mon job. J’éprouve énormément de gratitude d’avoir trouvé ma voie si tôt, et de me sentir toujours aussi passionnée, même après tant d’années, toujours apprendre, découvrir…

Pour autant, ça ne le rend pas dénué de contraintes, de frustrations, de déceptions… Donc je sais à juste titre que la passion donne à un métier du sens, profond, mais n’en fait ni un jeu, ni une sinécure.

Vis ma vie de chimiste cosmétique

Je dois avouer que l’idée d’être chimiste cosmétique semblait séduisante, surtout en freelance. Imaginer être payée pour formuler des cosmétiques, WOW ❤

J’ai bien sûr été claire sur l’aspect partiel que devait avoir cette activité. Hors de question d’arrêter la psycho pour ça, mais avec l’insistance de ma supérieure que je connaissais personnellement, j’ai fini par me lancer dans l’aventure, frileuse, pour voir.
Ce qui me rendait frileuse, c’était mes découvertes récentes.

Je ne suis pas arrivée vers la cosméto home-made dans un but « pro-naturel » comme certains le savent. Mes points de focus ont toujours été la créativité et la personnalisation.

Des rumeurs fondées… Et le début d’un grand amour

Bon, je me méfie de base des discours démagogues, qui font peur ou tapent sur un ennemi invisible pour vendre leur concept, leur blog etc… Mais tout de même! Apprendre que la cosmétique conventionnelle était une vaste fumisterie n’était cependant pas une grande surprise. J’ai trop testé de leurs produits pour ne pas douter de leur expertise. J’ai alors commencé à apprendre à faire mes propres produits. Par hasard, en cherchant une solution à ma peau mixte déshydratée super sensible à mille problèmes. En tombant sur un forum sur une fille qui le faisait aussi. J’ai adoré immédiatement le champ des possibles que j’avais devant moi. Que tous mes sens soient impliqués (hormis le goût :p). Que je puisse tout personnaliser.

Ensuite, j’ai une base très scientifique, et la grande majorité des peurs autour de la cosmétique ne sont pas les bonnes, elles sont erronées, puis colportées, donc encore plus erronées. Un peu comme d’autres légendes urbaines sur la cosmétique maison circulent. Ca m’effare de plus en plus de voir le taux de bêtises qui peuvent être dangereuses qui circulent.

Lorsque j’ai démarré la cosmeto HM, j’ai fini comme la plupart d’entre nous sur AZ. Et essayé un milliard de choses, mon Dieu quelle cata. Je ne me souviens pas avoir été satisfaite ou encore moins avoir envie de refaire une seule des formules que j’avais testées. Par contre, je sentais toujours le potentiel fou, j’y croyais, je me suis accrochée, j’ai appris plus.

Comme ceux qui me suivent le savent (ou peuvent juste lire mes articles dans l’ordre pour voir le changement), plus j’ai avancé plus j’ai trouvé d’incohérences dans beaucoup d’informations relayées sur Internet en Français. Je me suis même coupée 2 ans de la cosmétique maison tellement ça m’a rendue dingue que rien ne semblait avoir de sens une fois mis ensemble. Et puis j’ai eu besoin de me concentrer sur ma dernière année de Master, un sacré challenge, j’avais besoin de me recentrer.

Enfin des sources solides

Je suis allée chercher rapidement en Anglais une fois que j’ai repris mes recherches, et là, c’était aussi merveilleux que dévastateur : en gros, tout était à reprendre. J’ai changé énormément de choses. Trouvé des communautés anglophones où j’ai enfin pu trouver des infos cohérentes. Malheureusement complètement incompatibles avec celles que j’avais déjà…

Mais comme j’avais enfin une source plus sécure, je m’y suis remise à fond. Je ne comptais pas les heures. A tel point que le jour où j’ai rencontré de chimistes cosmétiques, je pouvais discuter avec eux et même leur donner de précieuses informations, c’était fou pour moi de réaliser que j’avais autant avancé. Une offre d’emploi? Vraiment, tout ça pour une discussion de forum? C’était définitivement très excitant.

Les mêmes problèmes partout, et d’autres

Pourtant, je me méfiais un peu également. Je n’ai vraiment pas aimé que la chimie cosmétique soit aussi détendue à l’idée de faire des produits qui ne sont pas si actifs que ça. Le frisson d’horreur en tombant sur le titre d’un chapitre de formation professionnalisante que je feuilletais à l’époque : « L’histoire à raconter au consommateur« , pour les actifs.

Oui, parce que soyons clairs : les actifs, pour la plupart, c’est basiquement du vent. Oui, ça compte aussi pour les nôtres. Non, les shops ne savent même pas forcément. Les distributeurs sont des magiciens du marketing, ils arrivent à vendre du vent même aux chimistes. Mais au final, la même déception encore et encore, ça ne marche pas 95% du temps, et généralement quand ça marche, ce sont des propriétés cosmétiques, ça ne traite pas, ça camoufle. Et alors ça, pour moi, qui me suis qualifiée pendant longtemps de « fille à actifs », vous vous en doutez, c’était vraiment un coup dur.

Mais comme je découvrais en même temps l’infini possibles des textures, au moins, je gardais mon amour de ces dernières années. J’ai pu créer des produits incroyables avec leurs ingrédients. De vrais faux produits conventionnels, mais avec mes ingrédients. En expérimentant tous ces produits pendant une bonne année, une autre chose était claire : nous ne pouvons pas reproduire leurs textures sans leurs ingrédients. La différence est juste énorme et sans appel.

Au jour le jour, ce que ça a donné pour moi

Bref, tout ça était plus que décevant, mais le pire a été sur le terrain. L’impression d’être une technicienne, de n’avoir aucune place pour ma créativité. Avoir pour but de faire un produit pas cher. Pas génial, ou révolutionnaire, ou agréable, pas cher. Et puis avec ces produits dedans, même si ça n’a aucun intérêt autre que marketing. Et interdiction d’y mettre ceux-là, on veut une clientèle « pro-naturel ». Ah, mais on ne peut pas conserver ce que vous voulez y mettre… Comment peut-on conserver et toujours paraître « naturels »? Nausée. Et puis l’ennui, le networking, c’est déjà pas mon truc, mais alors dans ce domaine c’est du sport de compète pour moi. Quand par-dessus cela, j’ai commencé à devoir retarder une partie de mon vrai travail, et que les relations personnelles se sont détériorées quand j’ai voulu poser des limites (non, freelance ne veut pas dire que je travaille le week-end et/ou à 22h), c’est vite devenu ingérable.

Donc non, travailler dans ce qui nous passionne n’est franchement pas forcément une sinécure pour autant. 😉 Tout métier, tout engagement aussi profond demande toujours de gérer un lot de problèmes spécifiques, le but n’est pas de trouver le job qui n’en a pas à mon sens, mais celui de choisir son lot de problèmes rien qu’à soi.

J’aime tellement enseigner que je sais que je finirai un jour par faire quelque chose autour de la cosméto, mais pour le moment, cette expérience me suffira amplement :p

Pour le reste, j’ai définitivement choisi le lot de problèmes avec lequel j’ai envie de me bagarrer, et ce ne sont pas ceux de la cosmétique 🙂

Garder la cosmétique home-made en tant que loisir plutôt que d’y mettre la pression d’un revenu ou de contraintes me permet de l’aimer comme elle est, et d’en prendre le meilleur, ce que je préfère, sans rager de la savoir sujette à tant de mercantilisme et de manque de recherche. 

Voilà, prochain chapitre, pourquoi je ne serai plus testeuse et les gros points qui ont changé dans ma façon de cosméter 🙂

Auteur : Danser en petite culotte

Hédoniste touche-à-tout, j'ai voulu partager mon amour pour les cosmétiques, la cuisine, la photo, le dessin, la couture... et pour tous les autres menus plaisirs que la vie peut apporter, comme de danser en petite culotte!

9 réflexions sur “Pourquoi je ne fais pas de la cosmétique mon métier?

  1. J’aimais bien tes articles cosméto, ta façon de vouloir comprendre, d’expérimenter, et de partager. Et comme tu dis avoir beaucoup appris et progressé, c’est frustrant de ne pas comprendre ce que tu veux dire, et de ne pas avoir le moyen d’en faire autant. Donc je continuerai à suivre ton blog en espérant que tu partageras tout de même quelques recettes de base (on est d’accord sur le fait que les actifs, çà fait juste rêver, mais que ce sont des promesses rarement tenues). Peut-être auras-tu envie d’en dire un peu plus sur tes découvertes, sur les choses essentielles à savoir, ce qui est à conserver et ce qui est à revoir. A bientôt !

    • Merci pour tes gentils mots et toutes mes excuses pour le délai!
      Pour différentes j’ai fait une pause cosmétique, mais je pense sincèrement que ce n’est qu’un au revoir!
      J’utilise pas mal de choses pas trop dispo en France/Europe, mais j’ai bien l’intention de continuer de bosser sur des formules basiques et continuer mes recherches. Ça fait quelques semaines que l’envie me reprend de temps à autre, donc si j’y vais doucement ça pourrait être Pour bientôt! 😀

      • Coucou, je reviens de temps en temps voir s’il y a du nouveau par ici 😉
        Pourrais-tu stp indiquer quelques sites (anglais ou américains je suppose) qui t’ont apporté des infos qui t’ont permis de progresser ? Merci, et j’espère à bientôt !

  2. Bonjour,

    Je suis tout à fait d’accord avec étoile. J’ai relu plusieurs fois ce post et surveillé le blog au cas où vous auriez posté un nouvel article. J’apprécie beaucoup votre sincérité et j’avoue que je suis très curieuse aussi de vos découvertes (je ne parle pas du tout anglais pour me pencher sur les sites anglais etc).
    J’espère à bientôt et sinon je vous souhaite bonne continuation ! Bon dimanche ! Jessica

  3. Arf. J’arrive après la bataille.
    Je suis un homme et je cherche à faire quelques produits adaptés pour moi… Et en dehors des gros sites (AZ surtout) il est compliqué de trouver des infos. (je vais lire un peu l’historique des posts en attendant)

    @+,
    NicK.

    • Bonsoir Nick,

      Toutes mes excuses pour cet énorme délai de réponse, j’ai été nulle à tenir le blog récemment.
      Tu devrais trouver plein de choses liés au type de peau. J’ai remarqué chez mon partenaire que ça a plus été une question de trouver son type de peau et de cheveux que vraiment des produits pour hommes spécifiquement.

      N’hésite pas si tu as des questions, je suis de retour 🙂

      • Merci. 😀
        Trouver son type de peau … Pour les femmes il y a plein de trucs mais pour les hommes y’a que dalle.
        En me basant sur ce que j’ai vu pour les femmes, j’ai une peau mixte avec un zone T plutôt sèche.
        Donc hydratation, nettoyage et aussi protection…
        Et rasage avec AS puis baume ensuite.

        J’ai remarqué que cela change également avec l’age, je n’avais pas les mêmes problèmes plus jeune. 😉

      • Votre peau n’est pas si différente de la nôtre tu sais 🙂
        Si la peau semble mixte, mais que la zone T semble sèche (une espèce de non-sens), je dirais qu’elle est sûrement déshydratée, et que se focaliser sur l’hydratation t’aiderait. En limitant le gras aussi, tu devrais trouver une balance intéressante.
        Pour les hommes, j’aime souvent les produits aqueux, avec juste un petit pourcentage d’agents nourrissants plutôt qu’une crème, souvent plus lourde et moins agréable à appliquer.
        Je fais le même genre de produits pour ma peau normale/mixte.
        Pareil, mes besoins ont changé avec le temps, et si tu as lu l’article sur le pH et la peau, ça aide à comprendre pourquoi/comment.
        Ils changent encore plus selon comment on prend soin de notre peau.
        Mes besoins changent pendant l’année aussi, et en fonction d’où je me trouve sur le long terme : type d’eau, climat, humidité.
        Donc aussi : ne t’en fais pas si rien ne semble convenir parfaitement, c’est pas censé 🙂
        Est-ce que tu as des challenges particuliers en ce moment?

  4. Hello Miss,
    merci de tes réponses.
    Mon challenge particulier a été de trouver un pré-rasage, un savon de rasage, un AS et un baume qui rase, protège & calme de façon optimale. J’ai trouvé au bout de 2 ans les combos qui vont bien à mon type de poil et à ma peau. Et selon la saison. 🙂

    Ensuite je me suis mis à faire mes produits les plus naturels ET simples tout seul (j’ai commencé avec aloe vera+ huile avocat + huile abricot + HE tea tree + HE cade et embrayé sur une lotion capillaire car le P. Hann me filait des boutons sur le cuir chevelu)

    Pour l’instant je me calme un peu car j’ai 100 savons et crèmes à raser sans compter AS, beaumes et lotions. 😛

    @+,
    NicK.

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