Sur les forums, je lis que beaucoup de filles ont des soucis quand il s’agit de changer une recette (que ce soit à cause d’allergie, d’envie ou de nécessité).
Savoir modifier une recette me paraît être une étape fondamentale dans la cosmétique HM, dans la mesure où c’est l’étape transitionnelle vers la formulation perso.
(Pour l’étape no1, consultez https://danserenpetiteculotte.wordpress.com/2012/06/12/cosmetique-home-made-mes-humbles-conseils-aux-debutantes/)
Voici donc un petit descriptif de ma façon de procéder… Evidemment, je n’ai pas la science infuse, et la cosmétique HM est un domaine où j’en apprends tous les jours, n’hésitez pas à enrichir voire corriger dans les commentaires, la critique constructive me praît être la meilleure façon d’avancer!
Au préalable, sachez déjà qu’en modifiant une recette vous ne pouvez pas obtenir le même résultat.
D’abord parce que vous allez changer les effets. Un ingrédient apporte un certain nombre de bénéfices, si vous le changez, vous perdrez les bénéfices (pour en avoir de nouveaux ceci dit).
Ensuite parce que vous allez probablement changer la texture. En effet, de façon très logique, comme pour un gâteau, si vous remplacez de la crème fraîche par du lait, votre mélange va être moins gras et plus liquide. Et bien en cosmétique c’est pareil.
Enfin parce qu’un produit n’est pas que la somme des effets ses ingrédients, ceux-ci forment une synergie. Pensez au macérât hydro-glycériné par exemple : l’eau et la glycérine activent certains actifs en poudre qui ne peuvent être utilisés tels quels. Le MHG ne va donc pas être juste un mélange, mais réellement « créer » un actif en potentialisant les effets de la poudre.
Et surtout, quelque soit la modification que vous effectuerez, il sera nécessaire de vérifier les fiches techniques des ingrédients en question afin d’être certain(e) qu’il n’y ait pas d’incompatibilité quelconque avec les autres ingrédients, s’ils ne changent pas le pH, s’ils ne fonctionnnent pas que dans une certaine fourchette de pH ou s’ils ne changent pas radicalement la texture du produit fini.
Bon maintenant que j’ai remis les points sur les i et les barres sur les t, passons à la partie théorique!
J’en entends déjà certaines râler… Non ce n’est pas compliqué, mais oui c’est nécessaire de bûcher un peu pour faire les choses correctement! Après, si vous voulez risquer votre peau ou de devoir jeter la préparation, libre à vous 🙂
Au final, tout est comme souvent, une question de logique…
D’abord, on se demande ce que l’on veut changer, et ce que l’on veut conserver et pourquoi.
Si changer la texture n’a pas d’importance pour vous, les choses seront plus faciles.
Ensuite, il est important de voir une recette de cette façon : une phase huileuse (huiles végétales, beurres, macérâts huileux, émulsifiants eau dans huile, cires), une phase aqueuse (eau, hydrolats, infusions, glycérine, macérâts hydro-glycérinés, émulsifiants huile dans eau) et une phase d’ajouts (actifs, ingrédients fragiles, conservateurs, parfums).
Il y a différents types selon moi de changements :
– ajouter un ingrédient.
– supprimer un ingrédient.
– substituer un ingrédient.
Si vous ne souhaitez changer aucun ingrédient mais en ajouter un, c’est assez basique.
D’abord, lisez bien la fiche technique de l’article pour vérifier à quel dosage il est utilisé et s’il y a des précautions d’utilisation. Certains ingrédients changent le pH, d’autres ne sont actifs que dans une certaine fourchette de pH, d’autres encore sont incompatibles avec d’autres ingrédients, certains changent également la texture. Il est important de savoir tout ça pour vérifier si votre ingrédient peut être utilisé dans la recette pour commencer. Ensuite, pour savoir ce qu’il va changer dans votre recette (pour prévoir le coup si jamais le changement risque de vous déplaire. Enfin pour savoir si vous devez ajouter également un modificateur de pH, ou de la gomme…
Je crois sincèrement en la démonstration par l’exemple.
Imaginons donc une crème visage toute simple, adaptée à tous les types de peaux.
Phase huileuse
20 % d’huile végétale de jojoba
6% d’Olivem 1000
Phase aqueuse
73,2% eau filtrée
Phase d’ajouts
0,6% cosgard
0,2% de vitamine E
Disons que je souhaite en faire une crème anti-âge et que j’ai sous la main du Coenzyme Q10. Je me rends sur la fiche technique du produit, qui indique une utilisation entre 1 et 3%. Rien sur le pH, ni la texture, aucun ingrédient incompatible a priori.
Pour choisir le dosage, rien de plus simple : plus il y a de produit, plus il sera efficace. L’actif étant ici un anti-âge, je dirais que plus l’utilisatrice est jeune, moins elle en a besoin (par exemple 1% à 35ans, 2% à 45, 3% à partir de 55-60 ans). Il faut savoir qu’il n’est pas bon d’utiliser trop d’actifs anti-rides pour les 1e rides par exemple. Raisonnez ainsi : si j’utilise maintenant le dosage maximum, qu’est-ce que j’utiliserai dans 10 ans?? Dans mon exemple, vu que mes 1e rides n’ont pas encore pointé le bout de leur nez, imaginons que c’est pour ma maman, pour qui selon moi, 2% seraient nécessaires (elle fête ses 50 ans l’an prochain et la Nature l’a gâtée ^^).
Pour ajouter un actif, surtout en si petit pourcentage, on enlève de l’eau en général. Donc prenez le pourcentage d’eau (73,2%) et soustrayez les 2%.
73,2-2=71,2%
La nouvelle recette sera donc :
Phase huileuse
20 % d’huile végétale de jojoba
6% d’Olivem 1000
Phase aqueuse
73,2% 71,2% eau filtrée
Phase d’ajouts
2% Coenzyme Q10
0,6% cosgard
0,2% de vitamine E
Et voilà, comme je vous le disais, rien de sorcier 🙂 Si vous souhaitez ajouter d’autres ingrédients, procédez de la même manière.
Attention! Ici, l’exemple était très facile, pas de changement de pH, pas de changement de texture,… Tout est noté dans les fiches techniques des actis, véritables petites mines d’info, n’hésitez pas à les consulter au moindre doute! En ce qui me concerne, je me suis fait un tableau avec les actifs que j’affectionne, leur dosage, et toutes les contre-indications et précautions à prendre, ça m’a changé la vie!
Si vous voulez ajouter un produit qui modifie le pH, ajoutez à votre ingrédient un peu de bicarbonate de soude (si la préparation est acidifiée par l’actif, donc a un pH diminué), d’acide lactique ou citrique (si l’actif alcalinise votre préparation -donc augmente le pH-). La mesure du pH n’est pas optionnelle du tout, un pH non adapté peut avoir des conséquences vraiment fâcheuses sur votre peau, vos cheveux,… Donc, dès l’instant où vous modifiez une recette, ou même en faîtes une qui na pas été testée en labo, mesurez le pH pour voir si vous n’êtes pas en dehors de la fourchette indiquée ci-dessous. Et corrigez si besoin comme indiqué ci-dessus.
Les pH recommandés en cosmétique sont les suivants :
- Pour un shampooing : 5 à 7
- Pour un gel douche : 5 à 7.5
- Pour un soin capillaire démêlant : 4.5 à 5
- Pour un produit d’hygiène intime : 4.5 à 5.5 pour les femmes en âge de procréer, 6.5 à 7 pour les petites filles et les femmes ménopausées
- Pour un soin non rincé (crème, lait, gel, lotion…) : 5 à 7.5
- Pour une crème aux AHA ou à la DHA : 4 à 6
(source : AZ)
Si vous voulez ajouter un produit qui modifie la texture, il faudra en tenir compte également.
Les poudres ont tendance à épaissir les préparations, idem pour l’huile (si vous voulez en ajouter parce que votre peau/vos cheveux sont très secs par exemple), les beurres, les cires, les gommes. Tenez-en compte si vous souhaitez obtenir une texture identique à celle du produit de base (ou même si vous ne voulez pas finir avc une bouillie) , cela va être compliqué si vous ajoutez 20% d’actifs épaississants, donc limitez les doses 🙂
Les fragrances, les huiles essentielles, certains laits en poudre quant à eux peuvent liquéfier les préparations. Dans ces cas-là, pensez à leur ajouter un petit pourcentage de gomme (en général, j’y ajoute 0,3% de gomme xanthane).
- Supprimer ou diminuer le dosage d’un ingrédient
Supprimer un ingrédient d’une recette est un poil plus réfléchi qu’en ajouter un, mais toujours rien de méchant.
Reprenons notre crème-exemple de base.
Phase huileuse
20 % d’huile végétale de jojoba
6% d’Olivem 1000
Phase aqueuse
73,2% eau filtrée
Phase d’ajouts
0,6% cosgard
0,2% de vitamine E
Une crème avec une phase huileuse aussi importante est pour els peaux très sèches (
plus d’infos sur les dosages par type de peau). Or, j’ai la peau mixte. Je dois donc enlever de l’huile.
Comme je vais enlever de l’huile, je vais changer le rapport HV/émulsifiant. Je me renseigne d’abord sur la texture de base, grâce à la fiche technique de l’Olivem. J’y lis que 20% HV + 6% Olivem donnent une crème dite mi-épaisse avec une texture fraîche non grasse. Or, c’est exactement le genre de texture que j’aime beaucoup.
Pour la garder, je me renseigne sur les effets lorsque l’on diminue l’huile. Je vois que 10% d’HV + 3-6% Olivem donnent une texture fluide, et 10% HV + 8% donne une crème légère et soyeuse.
Dans mon cas, le dosage maximal offrant une crème épaisse est proposé avec 10% d’HV est de 8%. Ce qui fait toujours une phase huileuse de (10%HV + 8% Olivem soit 18% de phase grasse). Comme je veux en avoir une de 10%,
ici je testerais 8% Olivem + 2% HV + 0,5% gomme xanthane dans la phase aqueuse. En effet,
pour éviter un résultat trop liquide, la gomme semble nécessaire (puisque 10% HV+8% Olivem donne une crème légère (donc pas pas très épaisse), il est logique que 2% HV + 8% Olivem donnera un résultat beaucoup plus liquide. D’où l’ajout de la gomme qui stabilisera l’émulsion et l’épaissira.
Si au bout de 48h, ma crème est toujours trop liquide pour moi, je tâcherais d’y ajouter encore 0,2-03% de gomme (et d’incorporer ce pourcentage dès le départ en diminuant l’eau comme expliqué dans la partie «
Ajouter un ingrédient » si je décide de refaire la crème, afin de garder une recette à 100%).
Donc, en ce qui me concerne, dès le moment où je supprime un ingrédient qui est plus épais que l’eau, surtout en grande quantitié, j’ajoute un petit pourcentage de gomme afin d’éviter le déphasage, et les textures trop liquides. La gomme xanthane est ma chouchou. Elle s’utilise entre 0,2-0,3% juste pour stabiliser/épaissir mais ici pour bien épaissir une préparation qui de base devait être fluide et que je veux mi-épaisse, je commence à 0,5% (en ce qui me concerne, même après quelques années, je préfère continuer de tester par essai-erreur, je préfère avoir un résultat trop liquide que je peux épaissir, que trop épais et inutilisable). D’autant plus que l’Olivem est utilisable seul à 10% comme unique phase huileuse, avec un résultat semi-épais (j’aurais d’ailleurs pu choisir de supprimer complètement l’HV jojoba, je ne l’ai pas fait car l’HV jojoba est sébo-régulatrice, parfaite pour ma peau normale à tendance mixte).
Je suis passée d’une phase huileuse à 26% à une phase huileuse de 10%. Et j’ai ajouté de la gomme Xanthane à hauteur de 0,5%. Je ne dois donc pas oublier de réajuster l’eau.
73,2 (eau à la base) – 0,5 (la gomme, ajoutée) + 16 (le pourcentage enlevé de phase huileuse) = 88,7%
Après ces changements, voici la crème de base modifiée :
Phase huileuse
20 2% d’huile végétale de jojoba
6 8% d’Olivem 1000
Phase aqueuse
73,2 88,7% eau filtrée
0,5% de gomme xanthane
Phase d’ajouts
0,6% cosgard
0,2% de vitamine E
Pour le protocole, voir plus haut.
Et enfin, la partie un peu plus compliquée mais toujours abordable si on a bien compris les 2 partis précédentes et si on fait les choses point par point, tranquillement :
Il faut savoir pour commencer qu’il est plus simple de substituer les ingrédients selon la « famille » à laquelle ils appartiennent.
Je vais commencer par la phase huileuse.
Les huiles végétales ou macérâts huileux de même densité peuvent être substituées entre eux, au même dosage dans une émulsion ou un sérum huileux, un mélange d’huiles (dans du savon par exemple, si vous changez l’huile, il vous faudra recalculer les pourcentages). Dans notre crème-exemple, pour un effet bonne mine, je peux par exemple, substituer une partie ou toute l’HV jojoba par de l’HV tomate, au même pourcentage. Ex. : phase huileuse : 10% HV jojoba 10% HV tomate, ou 20% HV tomate
Par contre, si vous voulez remplacer une partie de l’huile par de l’HV coco (solide), ou par un beurre, sachez que cela va nécessairement changer la consistance en l’épaississant. Dans ces cas-là, si la recette contient de la cire ou de la gomme de base, je les diminuerais (voire les supprimerais s’ils sont à de petits pourcentages et que je veux substituer une part importante d’huile), si elle n’en contient pas, je diminuerais l’émulsifiant.
Si au contraire, vous souhaite remplacer un beurre par une huile, augmentez un peu l’émulsifiant ou ajoutez un pourcentage de gomme, voire de cire si vous remplacer beaucoup de beurre et n’êtes pas dérangé(e)s par l’effet filmogène de la cire.
Les cires se substituent entre elles, mais pas nécessairement au même dosage. Là, il va vous falloir fouiner dans les fiches techniques, et faire des essais.
De base, sachez que les 4 cires plus adaptées aux crèmes selon AZ (et donc selon le stock AZ) sont la cire de mimosa, la Cera Bellina, la cire de riz, et la cire d’abeille. Elles sont ajoutées en tant que co-émulsifiant entre 1 et 5% dans une émulsion.
La Cera Bellina est adaptée pour faire des « gels huileux » (95% HV, 5% cire), je ne la remplacerais pas par une autre cire (les autres cires à 5% ont un pouvoir durcissant plus important). Pour ce qui est du dosage, basez-vous sur leur pouvoir durcissant : plus le pouvoir durcissant est élevé, moins vous avez besoin de cire. Donc si vous souhaitez remplacer 3% de cire d’abeille, vous pouvez tester un pourcentage plus élevé de Cera Bellina, de cire de mimosa ou de riz. Si vous souhaitez remplacer 3% de cire de mimosa, vous pouvez tenter un % légèrement plus élevé de cire de riz, mais plus petit de cire d’abeille (car elle durcit plus). Pour ce qui est du choix de la cire, basez-vous sur la texture souhaitée (plus vous voulez vous rapprocher d’un baume bien dur, plus vous pouvez utiliser une cire à fort pouvoir durcissant) mais aussi sur l’aspect filmogène (pour l’hiver et une peau très sèche, favorisez les cires bien filmogènes, protectrices, pour l’été ou une peau moins sèche, tablez plutôt sur une cire peu filmogène -l’aspect filmogène est généralement peu agréable en été).
Ah les émulsifiants… On ne peut pas tous les avoir (moi je n’ai pas les moyens en tout cas ^^) et pourtant il y a tant de recettes à tester avec des émulsifiants que l’on ne connait pas!
Alors là, attention, un peu de gym cérébrale va être nécessaire. En gros, pour remplacer un émulsifiant dans une recette, il faut essayer de trouver à quel ratio HV/émulsifiant on obtient une texture similaire pour commencer.
Reprenons pour illustrer cela la phase huileuse de notre crème exemple…
Phase huileuse
20 % d’huile végétale de jojoba
6% d’Olivem 1000
Admettons que vous n’ayez pas d’Olivem, que vous n’aimiez pas cet émulsifiant ou que vous y soyez allergique…
Je commence par vérifier quel type de texture on obtient avec mon dosage de base : 20% HV + 6% Olivem sur la fiche technique de celui-ci.
Comme décrit plus haut, on obtient une texture mi-épaisse. L’onctuosité et la fraîcheur sont assez spécifiques à l’Olivem, donc je les mets de côté pour le moment.
Je me rends sur la fiche technique de la cire émulsifiante remplaçante. Par exemple, pour la Cire no1 : avec 20% d’HV et 8-10% de cire, on obtient une texture oncteuse épaisse. Je peux donc remplacer ma phase huileuse par 20%HV jojoba, 8% Cire no1 (en restant au seuil minimal proposé, je me rapproche plus de la texture « mi-épaisse » de base que je souhaitais garder (mais je perds la fraîcheur et le côté très pénétrant offert)).
Je vérifie une par une les fiches techniques (histoire de vous montrer que concrètement tous les émulsifiants sont substituables, oui oui, je suis dévouée ^^), et trouve ceci pour des résultats à peu près similaires :
– Cire no2 : passez à 20%HV + 7% cire (toucher plus gras, moins frais)
– Cire no3 : 20% HV + 8% Cire (crème plus riche, mais toujours onctueuse et fraîche)
– Olive douceur : 20%HV + 8% (à 10%, la crème sera beaucoup plus riche et filmogène, rien à voir avec la texture et le toucher de base, à 5% on obtient quelque chose d’assez mousseux voire fluide, donc j’ai choisi un pourcentage entre les 2, + proche de la crème épaisse)
– Olive protection : le pourcentage d’huile étant optimal à 50-60% d’HV, je m’abstiendrais ici de tenter.
– MF/VE : 20% d’HV + 2,5% de VE + 5% MF (crème lisse mi-épaisse) ou 20% HV + 2,5% VE + 10%MF (crème épaisse très fraîche et pénétrante). NB attention le MF s’ajoute dans la phase aqueuse.
– Gélisucre : il ne me semble pas adapté ici (textures assez fluides ou mousseuses).
– Ester de sucre : 20% HV + 20% ester de sucre + 0,5% gomme xanthane.
Donc voilà comment on substitue un émuslfiant : on prend la fiche technique de l’émulsifiant de base, puis on file sur la fiche technique de l’émulsifiant que l’on veut utiliser, et on cherche dans la description ce qui correspond au niveau texture/toucher avec notre % d’huile afin de faire la substitution.
Les plus observateurs remarqueront que l’on change potentiellement notre % de phase huileuse. Il faut alors réajuster l’eau comme expliqué précedemment dans les parties Ajouter un ingrédient etSupprimer ou diminuer un ingrédient.
Ex. : si vous changez l’Olivem pour la Cire no3, vous avez une phase huileuse à 28 au lieu de 26%. Il faut donc diminuer l’eau de 2%. Ici, cela donnerait :
Phase huileuse
20 % d’huile végétale de jojoba
6% d’Olivem 10008% de Cire no3Phase aqueuse
73,2% 71,2% eau filtréePhase d’ajouts
0,6% cosgard
0,2% de vitamine E
Notez encore une fois ici, que vous obtiendrez avec ce genre de substitution un produit relativement similaire au produit de base. Si vous modifiez une recette, à notre niveau, vous prenez toujours le risque d’obtenir un résultat différent ou une émulsion qui ne prend pas. La galénique d’un produit demande beaucoup de connaissances (que je n’ai pas encore), en revanche, plus vous vous renseignez avant, moins vous prenez de risques 🙂
Allez, on enchaîne avec les ingrédients de la phase aqueuse.
L’eau, les hydrolats, les infusions, certains laits qui ont la même densité (cf. fiches techniques) se substituent entre eux au même dosage.
Les ingrédients aqueux plus épais comme l’aloe vera, la glycérine ou les macérâts hydro-glycérinés, vont légèrement épaissir les préparation.
Donc si vous substituez des liquides par des liquides un peu plus épais, attendez-vous à un léger épaississement (dépendant de la densité et de la quantité, évidemment 2% d’aloe vera ne vont pas vous faire passer d’un lait à une crème épaisse).
Si au contraire, vous remplacez l’ingrédient de base par un ingrédient moins visqueux, par exemple, si vous enlevez de l’aloe vera et le remplacez par un hydrolat par exemple, pensez à ajouter 0,2-0,3% de gomme par exemple si vous n’ajoutez pas d’autres ingrédients épaississants.
Les gommes substituables au même dosage selon AZ sont les gomme de guar et de xanthane. Toutes les autres substitutions se font au cas par cas, selon leur pouvoir gélifiant, grâce aux fiches techniques. En ce qui me concerne, j’tuilise principalement la xanthane (et remplace à dosage équivalent). Pour les autres, comme elles ont des caractéristiques assez spécifiques, je conseillerais de ne pas substituer. Ou alors de faire des essais en respectant la différence de pouvoir gélifiant petit à petit (en laissant au moins 24-48h à la préparation pour pouvoir « prendre »).
Et enfin, les ajouts…
Les huiles essentielles sont substituables entre elles au même dosage, en respectant les limites des fiches techniques ET en faisant attention : certaines sont interdites aux plus petits, femmes enceintes, si vous souffrez de certaines maladies… D’autres sont photo-sensibilisantes -elles rendent votre peau dangereusement sensible au soleil, pouvant provoquer des tâches par exemple-, et d’autres encore ne s’utilisent pas sur la peau -dermocaustiques- ou sur le long terme. Tout cela est décrit dans les fiches techniques.
Les fragrances sont généralement substituables au même dosage également, il suffit de vérifier si c’est le cas en lisant la fiche technique de votre produit. Et d’ajuster si c’est nécessaire selon les méthodes décrites.
Les conservateurs : chez AZ, l’Extrait de pépins de pamplemousse, le Naticide et le Cosgard sont substituables au même dosage. Faîtes attention ceci dit, l’EPP n’est pas utilisable avec de nombreux ingrédients car il risque de déstabiliser l’émulsion (notamment avec la gomme de Xanthane ainsi que plusieurs émulsifiants). Le Naticide n’est pas utilisables dans les gels aqueux et les lotions aqueuses. En revanche, vous pouvez remplacer n’importe quel conservateur à 0,6% par du Cosgard.
Aucun conservateur n’est nécessaire sans phase aqueuse, donc n’oubliez pas d’en ajouter si vous modifiez une recette (style chantilly de karité en ajoutant de la glycérine ou de l’aloe vera).
Pour les autres actifs, je me base sur 2 choses, premièrement le lien magique de Caly pour savoir par quoi je peux remplacer n actif que je n’ai pas 😉
Et ensuite sur les fiches techniques. En effet, pour les actifs cheveux par exemple, de nombreux ont des caractéristiques similaires mais ne s’utilisent pas au même dosage. Vous choisirez le dosage adapté sur les fiches. Vérifiez d’abord le dosage utilisé pour l’actif de base et pourquoi (dosage max? mini? quels effets veut-on donner à la préparation?). Puis substituez grâce à la fiche technique du second actif (celui que vous avez et voulez remplacer dans la recette), et posez-vous les mêmes questions : quel dosage dois-je mettre? (vous pouvez changer le dosage si par exemple un produit ne vous semble pas adapté : Ex. si vous voulez prendre une crème anti-âge avec un actif dosé au maximum et remplacer cet actif par un en votre possession MAIS que vous êtes peu ridé(e), utilisez plutôt le dosage minimal de votre actif.)
Si le dosage est différent, voici comment procéder :
- Si le nouveau dosage est supérieur : si vous substituez un actif à 0,5% par un actif à 1%, enlevez la différence (1-0,5=0,5% de différence entre les 2 dosages) à l’eau, comme décrit dans la partie Ajouter un ingrédient.
- Si le nouveau dosage est inférieur : si vous subsitutez au contraire un actif à 3% par un actif à 2%, ajoutez la différence (3-2=1%), toujours à l’eau, comme décrit dans la partie Supprimer ou diminuer un ingrédient.
Voilà, il me semble avoir mis l’essentiel, mais je serai ravie d’éditer l’article si vous avez besoin de plus de précision ou voyez que je suis passée à côté de quelque chose 😉